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Succès des Vandales en Afrique. A. D. 431-439.

On pourrait naturellement imaginer qu’après la retraite de Boniface, les Vandales achevèrent sans obstacle et sans délai la conquête de l’Afrique. Cependant huit années s’écoulèrent depuis l’évacuation d’Hippone jusqu’à la réduction de Carthage. Dans cet intervalle, l’ambitieux Genseric, en apparence au faîte de la prospérité, négocia un traité de paix par lequel il donna son fils Hunneric pour otage, et consentit à laisser l’empereur d’Occident paisible possesseur des trois Mauritanie[1]. Ne pouvant pas faire honneur de cette modération à l’équité du conquérant, on ne doit l’attribuer qu’à sa politique. Genseric était environné d’ennemis personnels qui méprisaient la bassesse de sa naissance et reconnaissaient les droits légitimes de ses neveux, les fils de Gonderic. L’usurpateur sacrifia la vie de ses neveux à sa propre sûreté, et fit précipiter leur mère, la veuve du roi défunt, dans la rivière d’Ampsague ; mais le ressentiment public se manifestait

    continue l’histoire de Boniface que jusqu’à son retour en Italie. Prosper et Marcellin parlent de sa mort, et le dernier observe que dès la veille du combat Ætius avait préparé une lance plus longue que celle dont il avait coutume de se servir ; cette circonstance annoncerait presque un combat singulier.

  1. Voyez Procope, De bell. Vandal., l. I, c. 4, p. 186. Valentinien publia plusieurs lois bienfaisantes en faveur de ses sujets de Numidie et de Mauritanie. Il les exempta du payement de la plus grande partie de leurs dettes, réduisit leur tribut des sept huitièmes, et leur donna le droit d’appeler de la sentence de leur magistrat au préfet de Rome. Cod. Théod., t. VI, Novell., p. 11, 12.