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Théodose, contient l’énumération de dix-sept cent quatre-vingts maisons habitées par des citoyens opulens[1]. Plusieurs de ces superbes bâtimens pourraient presque excuser l’exagération du poète qui prétend que Rome renfermait un grand nombre de palais, dont chacun était aussi grand qu’une ville. On trouvait effectivement dans leur enceinte tout ce qui pourrait servir au luxe ou à l’utilité ; des marchés, des hippodromes, des temples, des fontaines, des bains, des portiques, des bocages et des volières[2]. L’historien Olympiodore, qui décrit l’état de la ville de Rome[3] au moment où les Goths l’assiégèrent, observe que quelques-uns des plus riches sénateurs tiraient de leur patrimoine un revenu de quatre mille livres pesant d’or, ou cent soixante mille livres sterling, sans compter les redevances fixées pour leur provision en blé et en vins, et qui, si elles eussent été vendues, auraient pu s’évaluer

  1. Voy. Nardini, Roma antica, p. 89, 498, 500.
  2. Quid loquar inclusas inter laquearia sylvas ;
    Vernula quæ vario carmine ludit avis.

    Claudien, Rutil. Numatian. Itinerar. ver. 3. Le poète vivait dans le temps de l’invasion des Goths. Un palais médiocre aurait couvert le bien de Cincinnatus, qui ne contenait que quatre acres. Val.-Max., IV, 4. In laxitatem ruris excurrunt, dit Sénèque, epist. 114. Voy. la note judicieuse de M. Hume dans ses Essais, vol. I, p. 562, dernière édit. in-8o.

  3. On trouve cette curieuse description de Rome au temps d’Honorius, dans un fragment de l’historien Olympiodore, apud Photium, p. 197.