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d’Orient par une route secrète et qui passait pour impraticable, à travers les marais du . Les portes de Ravenne s’ouvrirent après une courte résistance, et l’usurpateur abandonné fut livré à la merci, ou plutôt à la cruauté des vainqueurs. On lui coupa d’abord la main droite ; et après avoir été exposé, monté sur un âne, à la dérision du peuple, Jean eut la tête tranchée dans le cirque d’Aquilée. Lorsque l’empereur Théodose apprit la nouvelle de la victoire, il interrompit les courses, et conduisit le peuple en chantant des psaumes dans les rues, depuis l’Hippodrome jusqu’à la cathédrale, où il passa le reste de la journée en pieuses actions de grâces[1].

Valentinien III, empereur d’Occident. A. D. 425-455.

Dans une monarchie qui, selon les différentes circonstances, avait été considérée tantôt comme élective et tantôt comme héréditaire, il n’était pas facile d’établir bien clairement[2] les limites des droits que pouvaient avoir au trône les lignes féminines et collatérales ; et Théodose, par ceux de sa naissance ou par la force de ses armes, se serait fait

  1. Consultez, pour les révolutions de l’empire d’Occident, Olympiodor., ap. Phot., p. 192, 193-196, 197-200 ; Sozomène, l. IX, c. 16 ; Socrate, l. VII, c. 23, 24. Philost., l. XII, c. 10, 11, et Godefroy, Dissert., p. 486 ; Procope, De bell. Vand., l. I, c. 3, p. 182, 183 ; Théophane, in Chronograph., p. 72, 73 ; et les Chroniques.
  2. Voyez Grotius, De jure belli et pacis, l. II, c. 7. Il a inutilement travaillé à former un système raisonnable de jurisprudence, d’après les changemens contradictoires que la succession à l’empire avait éprouvés en différentes circonstances par le temps, la fraude, la violence, etc.