accorda ; mais sa jalousie ou la vengeance de Pulchérie la poursuivirent dans sa retraite ; et Saturnin, comte des domestiques, eut ordre d’ôter la vie à deux ecclésiastiques très en faveur auprès d’Eudoxie. Elle les vengea par la mort du comte ; et l’excès de sa fureur dans cette occasion suspecte, semble justifier la sévérité de Théodose. L’impératrice fut ignominieusement dépouillée des honneurs de son rang, et déshonorée peut-être injustement dans l’opinion publique. Eudoxie passa dans l’exil et dans la dévotion les seize années qu’elle survécut à sa disgrâce[1]. L’approche de la vieillesse, la mort de Théodose, les infortunes de sa fille unique menée en captivité de Rome à Carthage, et la société des saints moines de la Palestine, confirmèrent son penchant à la dévotion. Après avoir éprouvé les vicissitudes de la vie humaine, la fille du philosophe Léontius mourut à Jérusalem[2], dans la soixante-septième année de son âge, et protestant jusqu’à son dernier soupir,
- ↑ Priscus (in excerpt. legat., p. 69), contemporain et homme de cour, la désigne sèchement par ses deux noms d’Athénaïs et d’Eudoxie, sans y ajouter aucun titre honorable ou respectueux.
- ↑ Relativement aux deux pèlerinages d’Eudoxie, à sa longue résidence à Jérusalem, à sa dévotion, ses aumônes, voyez Socrate, l. VII, c. 47 ; et Evagrius, l. I, c. 20, 21, 22. La Chronique de Paschal mérite quelquefois d’être consultée ; et, dans l’histoire d’Antioche, l’autorité de Jean Malala n’est point à rejeter. L’abbé Guénée, dans un Mémoire sur la fertilité de la Palestine, dont je n’ai vu qu’un extrait, évalue les dons d’Eudoxie à vingt mille quatre