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reur romain : mais on n’inspira point à Théodose[1] le désir d’en mériter le nom et d’en soutenir la gloire. Au lieu d’aspirer à égaler ses ancêtres, on peut dire, s’il est permis dans un tel degré d’incapacité d’apercevoir encore quelque différence, qu’il dégénéra de la faiblesse de son père et de son oncle. Arcadius et Honorius avaient eu l’exemple et reçu les leçons du grand Théodose, soutenues de l’autorité d’un père ; mais le prince malheureux, né sur le trône, n’entend jamais la voix de la vérité. Le fils d’Arcadius fut condamné à passer sa vie dans une enfance perpétuelle, environné d’une troupe servile de femmes et d’eunuques. De futiles amusemens et des études inutiles remplissaient les heures d’oisiveté que lui laissait son éloignement de tout ce qui avait rapport aux devoirs essentiels du souverain. Théodose ne sortait du palais que pour se livrer aux plaisirs de

  1. Il y a une opposition remarquable entre les deux historiens ecclésiastiques, qui, en général, s’accordent dans la plupart de leurs relations. Sozomène (l. IX, c. 1) assure que Pulchérie eut le gouvernement de l’empire, et dirigea l’éducation de son frère, dont il daigne à peine faire l’éloge. Socrate, quoiqu’il déclare avec affectation renoncer à tout espoir de faveur et de célébrité, fait un long panégyrique de l’empereur, et se tait avec soin sur le mérite de Pulchérie (l. VII, c. 22-42). Philostorgius (l. XII, c. 7) parle de l’influence de Pulchérie adroitement et en homme de cour Τας βασιλικας σημειωσεις υπηρετο‌υμενη και διευθυνο‌υσα. Suidas, Excerpt., p. 53, peint le véritable caractère de Théodose, et j’ai suivi l’exemple de Tillemont (t. VI, p. 25) en tirant quelques traits des Grecs modernes.