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sa paisible vie, l’Europe souffrit beaucoup de l’invasion d’Attila ; mais la paix continua toujours de régner dans les vastes provinces de l’Asie : Théodose le jeune ne fut jamais réduit à la cruelle nécessité de combattre ou de punir un sujet rebelle ; et si nous ne pouvons louer Pulchérie d’une grande vigueur dans son administration, la douceur de cette administration prospère mérite du moins quelques éloges.

Éducation et caractère de Théodose le jeune.

L’éducation du jeune Théodose intéressait tout l’empire. Un plan d’études et d’exercices judicieusement disposé, partagea son temps entre l’équitation, l’art de tirer de l’arc, et l’étude de la grammaire, de la rhétorique et de la philosophie ; les plus habiles maîtres de l’Orient s’empressèrent d’instruire leur auguste élève, qui reçut leurs leçons en commun avec plusieurs jeunes gens de la plus haute distinction, introduits dans le palais pour animer l’empereur par l’émulation de l’amitié. Pulchérie se réserva le soin d’instruire son frère dans l’art de gouverner ; mais ses préceptes autorisent à révoquer en doute l’étendue de sa capacité ou la pureté de ses intentions. Elle lui apprit à conserver un maintien grave et imposant, à marcher, à porter sa robe et à s’asseoir sur son trône d’une manière convenable à un grand prince, à s’abstenir de rire, à écouter avec complaisance, à faire des réponses convenables, à prendre tour à tour l’air affable ou sérieux ; en un mot, à représenter dans toutes les circonstances, avec grâce et avec dignité, l’extérieur d’un empe-