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sa seconde femme Galla, avait été élevée dans le palais de Constantinople ; mais les événemens dont est remplie sa vie se trouvent liés avec les révolutions qui agitèrent l’empire d’Occident sous le règne de son frère Honorius. Lorsque Rome fut investie pour la première fois par Alaric, Placidie, âgée d’environ vingt ans, habitait la capitale ; et la facilité avec laquelle cette princesse consentit à la mort de Sérène sa cousine, pourrait la faire soupçonner d’une ingratitude et d’une cruauté que, selon les circonstances qui accompagnèrent cette action, sa jeunesse peuvent ou excuser ou aggraver[1]. Les Barbares retinrent la sœur d’Honorius en captivité ou en otage[2] ; mais, quoique forcée de parcourir l’Italie avec l’armée des Barbares, elle fut toujours traitée avec les égards et le respect dus à son sexe et à son rang. Jornandès fait l’éloge de la beauté de Placidie ; mais le silence expressif des courtisans de cette princesse peut faire raisonnablement douter des grâces de sa figure. Cependant sa haute naissance, sa jeunesse, l’élégance de ses manières et les adroits moyens d’insinuation qu’elle ne dédaigna point d’employer, firent une impression profonde

    Fam. byzant., p. 72 ; et Tillemont, Hist. des Emper., t. V, p. 260-386, etc. ; t. VI, p. 240.

  1. Zosime, l. V, p. 350.
  2. Zosime, l. VI, p. 383 ; Orose, l. VII, c. 40, p. 576. Les Chroniques de Marcellin et d’Idatius semblent supposer que les Goths n’emmenèrent Placidie qu’après le dernier siége et le sac de Rome.