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diaire entre l’humble pauvreté du pêcheur apostolique et la puissance royale d’un prince temporel dont les états s’étendent depuis les confins de Naples jusqu’aux rives du .

Guerres étrangères. A. D. 364-375.

Lorsque le suffrage des généraux et de l’armée avait confié le sceptre de l’empire à Valentinien, ils avaient eu pour motif de ce choix judicieux sa réputation à la guerre, sa science militaire, son expérience et son attachement sévère pour les formes et pour l’esprit de l’ancienne discipline. La situation des affaires publiques justifiait la demande que les troupes firent d’un second empereur. Valentinien sentait lui-même que l’homme le plus habile et le plus actif ne pouvait suffire à défendre des invasions des frontières si éloignées les unes des autres. Aussitôt que la mort de Julien eut délivré les Barbares de la terreur de son nom, les plus brillantes espérances de pillage et de conquête soulevèrent contre l’empire les nations de l’Orient, du Nord et du Midi. Leurs incursions, souvent fâcheuses, étaient quelquefois formidables ; mais durant les douze années du règne de Valentinien, sa vigilante fermeté défendit ses propres états, et l’influence de son génie sembla diriger la conduite du faible Valens. Peut-être la méthode chronologique ferait-elle ressortir plus vivement les embarras pressans de chacun des deux empereurs ; mais l’attention du lecteur serait trop fréquemment distraite par le changement d’objets et par des récits sans liaison. Un tableau sépare des cinq grands théâtres de la guerre, 1o. l’Allemagne,