avait rendu à l’état. Après avoir terminé dans un seul hiver une guerre importante, Mascezel fut reçu à la cour de Milan avec des applaudissemens bruyans, une feinte reconnaissance et une secrète jalousie[1] ; sa mort, peut-être l’effet d’un accident, a été imputée à la perfidie de Stilichon. En traversant un pont, le prince more, qui accompagnait le maître général de l’Occident, fut tout à coup renversé de son cheval dans la rivière. Un sourire perfide et cruel qu’on entrevit sur le visage de Stilichon arrêta l’empressement de ceux qui se préparaient à le secourir, et tandis qu’ils balançaient, l’infortuné Mascezel perdit la vie[2].
Mariage et caractère d’Honorius. A. D. 398.
Les réjouissances de la victoire d’Afrique se trouvèrent heureusement liées à celles du mariage de l’empereur Honorius avec Marie, sa cousine et la fille de Stilichon ; et cette alliance illustre et convenable sembla donner au ministre les droits d’un père à la soumission de son auguste pupille. La muse de Claudien ne garda point le silence dans cette circonstance glorieuse[3] : il chanta avec vivacité,
- ↑ Stilichon, qui prétendait avoir eu également part aux victoires de Théodose et à celles de son fils, assure, en particulier, que l’Afrique fut recouvrée par la sagesse de ses conseils. Voyez l’inscription citée par Baronius.
- ↑ J’ai adouci le récit de Zosime, qui, rendu dans toute sa simplicité, paraîtrait presque incroyable (l. V, p. 303). Orose voue le général à une damnation éternelle (p. 538), pour avoir violé les droits sacrés du sanctuaire.
- ↑ Claudien, en qualité de poète lauréat, composa avec