temples, subirent sans effort la loi de leurs adversaires. Le nom et l’autorité de l’empereur suffirent pour désarmer les paysans de Syrie[1] et la populace d’Alexandrie, qui s’étaient opposés tumultueusement à la rage d’un fanatisme sans autorité. Les païens de l’Occident ne contribuèrent point à l’élévation d’Eugène, mais leur attachement pour cet usurpateur rendit sa cause et sa personne odieuses. Le clergé fit entendre ses clameurs, et lui reprocha d’ajouter le crime d’apostasie à celui de la rébellion ; d’avoir laissé rétablir l’autel de la Victoire, et de déployer dans ses armées contre l’invincible étendard de la croix les symboles idolâtres de Jupiter et d’Hercule ; mais la défaite d’Eugène anéantit bientôt l’espoir des païens, et ils restèrent exposés à la vengeance d’un conquérant qui tâchait de mériter la faveur du ciel par la destruction de l’idolâtrie[2].
Le paganisme tout-à-fait aboli. A. D. 390-420, etc.
Une nation esclave est toujours empressée d’applaudir à la clémence de son maître, quand dans l’abus, du pouvoir absolu il ne pousse pas l’injustice et l’oppression jusqu’à la dernière extrémité. Théodose pouvait sans doute proposer à ses sujets païens l’alternative du baptême ou de la mort ; et l’éloquent
- ↑ Libanius conclut son Apologie (p. 32) en déclarant à l’empereur, qu’à moins qu’il n’ordonne expressément la destruction des temples, les propriétaires défendront leurs lois et leurs priviléges. Ισθι τους των αγρων δεσποτας, καί αυτοις, καί τω νομω βοηθησοντας.
- ↑ Paulin, in Vit. Ambros., c. 26 ; saint Augustin, De civitate Dei, l. V, c. 26 ; Théodoret, l. V, c. 24.