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donner lieu perpétuellement ce vague d’opinions religieuses transmises seulement par la tradition. Quinze graves et savans augures examinaient le cours des astres, et dirigeaient par le vol des oiseaux la marche des héros de Rome. Quinze conservateurs des livres sibyllins (nommés d’après leur nombre quindecemvirs) y cherchaient l’histoire de l’avenir, et les consultaient, à ce qu’il paraît, sur tous les événemens dont la décision dépendait du hasard. Six vestales dévouaient leur virginité à la garde du feu sacré et des gages inconnus de la durée de Rome, qu’il n’était pas permis à un mortel de contempler[1]. Sept épules préparaient la table des dieux, conduisaient la procession et réglaient les cérémonies de la fête annuelle. On regardait les trois flamens de Jupiter, de Mars et de Quirinus, comme les ministres particuliers des trois plus puissantes divinités d’entre celles qui veillaient sur le destin de Rome et de l’univers. Le roi des sacrifices représentait la personne de Numa et de ses successeurs dans les

  1. Ces symboles mystiques et peut-être imaginaires ont été l’origine de plusieurs fables et de différentes conjectures. Il paraît que le Palladium était une petite statue d’environ trois coudées et demie de hauteur, qui représentait Minerve portant une lance et une quenouille ; qu’elle était ordinairement renfermée dans un seria ou baril, et qu’il y avait à côté un second baril tout-à-fait semblable, pour dérouter le curieux ou le sacrilége. Voyez Meziriac, Commentaires sur les Épitres d’Ovide, t. I, p. 60-66 ; et Lipse, t. III, p. 610, De Vestâ, etc., 10.