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tive la plus ignominieuse. Les Huns, les Goths et les Alains sentirent l’avantage, pour leur cavalerie, d’une armure défensive et en adoptèrent l’usage. Comme leurs soldats excellaient dans l’art de lancer les javelots, ils mettaient aisément en déroute des soldats tremblans et presque nus, dont la tête et la poitrine étaient exposés sans défense aux traits des Barbares. La perte des armées, la destruction des villes et le déshonneur du nom romain, sollicitèrent inutilement les successeurs de Gratien de rendre le casque et la cuirasse à l’infanterie. Les soldats énervés négligèrent leur propre défense et celle de la patrie, et leur indolence pusillanime peut être considérée comme la cause immédiate de la destruction de l’empire[1].



  1. Végèce, De re militari, l. I, c. 10. La suite de calamités dont il parle, nous donne lieu de penser que le héros à qui il dédie son livre est le dernier et le plus méprisable des Valentiniens.