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tence ; il fut convenu que le premier resterait à Antioche, tandis que l’autre, retournant en diligence à Constantinople, se hasarderait à consulter une seconde fois la volonté de son souverain. [Clémence de Théodose.]La colère de Théodose était déjà calmée ; les députés du peuple, l’évêque et l’orateur, avaient obtenu une audience favorable, et les reproches de l’empereur furent plutôt les plaintes de la tendresse offensée que les menaces sévères et hautaines de l’orgueil et de la puissance. Un pardon général et absolu fut accordé à la ville et aux citoyens d’Antioche ; on ouvrit les portes des prisons ; les sénateurs, qui n’attendaient plus qu’une mort ignominieuse, recouvrèrent leurs maisons et leurs fortunes, et la capitale de l’Orient reprit son éclat et la jouissance de tous ses priviléges. Théodose honora de ses éloges la générosité avec laquelle le sénat de Constantinople avait intercédé en faveur des malheureux sénateurs d’Antioche ; il récompensa l’éloquence d’Hilaire en le nommant gouverneur de la Palestine, et l’évêque d’Antioche, à son départ, reçut de lui les plus vifs témoignages de respect et de reconnaissance. [25 avril.]Théodose vit élever à sa clémence mille nouvelles statues ; son cœur ratifiait les applaudissemens de ses sujets, et l’empereur avoua que si rendre la justice est le devoir le plus sacré des souverains, pardonner est leur plus délicieuse jouissance[1].

    exposait pas à un grand danger, à la fuite honteuse des cyniques.

  1. Deux orateurs également distingués par leur mérite,