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dispositions semblait multiplier les forces de l’Orient, et partageait l’attention de Maxime. Il avait lieu de craindre qu’un corps de troupes choisies et commandées par l’intrépide Arbogaste, ne dirigeât sa marche le long du Danube, et ne pénétrât à travers la Rhétie dans le cœur de la Gaule. On équipa une flotte puissante dans les ports de la Grèce et de l’Épire ; le dessein apparent était de conduire Valentinien et sa mère en Italie, dès qu’une victoire navale aurait ouvert le passage, de les mener sans délai à Rome, et de les mettre en possession du siége principal de l’empire et de la religion. Dans le même temps, Théodose lui-même, à la tête d’une armée courageuse et bien disciplinée, s’avançait à la rencontre de son indigne rival, qui, après le siége d’Émone, avait assis son camp dans les environs de Siscie, ville de Pannonie, fortement défendue par le cours large et rapide de la Save.

Défaite et mort de Maxime, A. D. 388. Juin, août.

Les vétérans, qui se rappelaient encore la longue résistance et les ressources successives du tyran Magnence, se préparaient sans doute aux travaux de deux ou trois campagnes sanglantes ; mais l’expédition entreprise contre celui qui avait usurpé comme lui le trône de l’Occident, ne dura que deux mois[1], et ne leur fit pas parcourir plus de deux cents milles. Le génie de l’empereur d’Orient devait naturellement prévaloir contre le faible Maxime, qui ne

  1. Voyez la Chronologie des Lois, par Godefroy, Code Théodos., t. I, p. 119.