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créa sept maîtres généraux tant de cavalerie que d’infanterie. Après avoir paisiblement terminé cette affaire importante, Valentinien et Valens s’embrassèrent pour la dernière fois. L’empereur de l’Occident établit à Milan sa résidence momentanée, et le souverain de l’Orient partit pour Constantinople, chargé du gouvernement de cinquante provinces dont il ignorait absolument la langue[1].

Révolte de Procope. A. D. 365. Septembre.

La tranquillité de l’Orient ne tarda pas à être troublée par une révolte, et la puissance de Valens fut menacée par les audacieuses entreprises d’un rival dont sa parenté avec Julien[2] faisait tout le mérite, comme elle avait été tout son crime, Procope s’était rapidement élevé du poste obscur de tribun au commandement de l’armée de Mésopotamie, et l’opinion publique le désignait déjà comme le successeur d’un prince qui n’avait point d’héritiers. Ses amis, ou ses ennemis, répandaient, sans aucun fondement, que Julien l’avait secrètement

  1. Ammien dit en termes vagues : Subagrestis ingenii, nec bellicis, nec liberalibus studiis eruditus (Amm., XXVI, 14). L’orateur Themistius, avec l’impertinente vanité d’un Grec, désire, dit-il, pour la première fois, de pouvoir parler la langue latine, parce qu’elle est l’idiome de son souverain, την διαλεκτον κρατο‌υσαν. Orat. 6, p. 71.
  2. Le degré incertain d’alliance ou de consanguinité est exprimé par ανεψιος cognatus, consobrinus. Voyez Valois, ad Amm., XXIII, 3. La mère de Procope pouvait être sœur de Basilina et du comte Julien, la mère et l’oncle de l’apostat (Ducange, Fam. byzant., p. 49).