ployer les talens supérieurs de Grégoire dans un poste utile et brillant, l’orgueilleux Basile choisit dans le nombre de cinquante évêchés, dépendans de son vaste diocèse, le misérable village de Sasima[1], sans eaux, sans verdure, sans société, et placé à la jonction de trois grands chemins, qui n’y amenaient d’autres voyageurs que des rouliers grossiers et bruyans. Saint Grégoire se soumit, quoiqu’avec répugnance, à cet humiliant exil et fut ordonné évêque de Sasima ; mais il proteste solennellement qu’il ne consomma jamais son mariage spirituel avec cette désagréable épouse. Il consentit ensuite à gouverner l’église de Nazianze, sa
- ↑ Cette peinture si peu séduisante de Sasima nous a été tracée par saint Grégoire de Nazianze (t. II, De vitâ suâ, p. 718). On trouve dans l’Itinéraire d’Antonin (p. 144, éd. Wesseling) la position exacte de cette ville, à quarante-neuf milles d’Archelais, et à trente-deux de Tyane.
Ομοστεγος τε και συνεστιος βιος,
Νους εις εν αμφοιν…
Διεσκεδασται παντα, ερριπται χαμαι,
Αυραι φερουσι τας παλαιας ελπιδας.
On peut leur comparer la plainte qu’Hélénia adresse à Hermia, son amie, dans le Midsummer's dream (Le Songe d’une nuit d’été) :
Is all the counsel that we two have shared
The Sister’s vows, etc.
Shakespeare n’avait point lu les poëmes de saint Grégoire. Il ne savait point le grec ; mais sa langue maternelle, celle de la nature, est la même en Angleterre et en Cappadoce.