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nominations vivaient en paix sous la protection des ariens de Constantinople, qui tâchaient de s’affectionner ces sectes obscures, tandis qu’ils abusaient avec la plus violente sévérité de leur victoire sur les partisans du concile de Nicée. Durant les règnes de Constance et de Valens, les faibles restes des homoousiens furent privés de l’exercice public et particulier de leur religion ; et l’on a observé, en style pathétique, que ce troupeau dispersé sans berger dans les montagnes, était abandonné à la voracité des loups[1] ; mais comme leur zèle, loin de se laisser vaincre par la tyrannie, semblait en recevoir une nouvelle vigueur, ils saisirent le premier instant de liberté imparfaite que leur procura la mort de Valens, pour former une congrégation régulière sous la conduite d’un évêque. [Saint Grégoire de Nazianze.]Saint Basile et saint Grégoire de Nazianze, tous deux nés en Cappadoce[2],

    saint Grégoire de Nazianze contient, à la vérité, des idées semblables ou même encore plus ridicules ; mais je n’ai jamais pu découvrir les expressions de ce passage remarquable, que j’admets sur le témoignage d’un érudit exact et sans préjugés.

  1. Voyez le trente-deuxième discours de saint Grégoire de Nazianze, et l’histoire de sa propre vie, qu’il composa en vers ïambiques, au nombre de dix-huit cents ; mais on peut dire que tout médecin est disposé à exagérer la maladie qu’il a guérie.
  2. J’ai trouvé de très-grands secours dans les deux Vies de saint Grégoire de Nazianze, composées dans des vues bien différentes l’une de l’autre, par Tillemont (Mém. eccl., t. IX, p. 305-560 ; 692-731) et par Le Clerc (Bibl. univers., t. XVIII, p. 1-128).