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professée aujourd’hui par le pontife Damase, et par Pierre, évêque d’Alexandrie, homme d’une sainteté apostolique. Conformément à la discipline des Apôtres et à la doctrine de l’Évangile, nous devons croire à la seule divinité du Père, du Fils et du Saint-Esprit, sous une majesté égale et une pieuse Trinité. Nous autorisons les disciples de cette doctrine à prendre le titre de chrétiens catholiques ; et comme nous jugeons que tous les autres sont des aveugles et des insensés, nous les flétrissons du nom odieux d’hérétiques, et nous défendons à leurs assemblées d’usurper désormais le respectable nom d’églises. Indépendamment de la condamnation divine, ils doivent s’attendre à souffrir les châtimens sévères que notre autorité, guidée par la sagesse céleste, jugera à propos de leur infliger[1]. » La croyance d’un soldat est plus communément le fruit de l’instruction qu’il a reçue, que celui de son propre examen ; mais comme l’empereur se renfermait dans les bornes de l’orthodoxie qu’il avait prudemment fixées, ses opinions religieuses ne furent jamais ébranlées par les textes spécieux, les argumens subtils ou les symboles équivoques des docteurs ariens. Il montra une seule fois un faible désir de s’entretenir avec le savant et éloquent Eunomius, qui habitait une retraite dans

  1. Cod. Theod., l. XVI, tit. I, leg. 2 ; et les Commentaires de Godefroy, t. VI, p. 5-9. Cet édit a mérité les louanges de Baronius. Auream sanctionem, edictum pium et salutare. Sic itur ad astra.