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l’avantage d’élever l’étendard de la croix, son successeur et son émule subjugua l’hérésie arienne et détruisit le culte des idoles dans tout le monde romain. Théodose fut le premier des empereurs baptisés dans la foi orthodoxe de la Trinité. Quoique né dans une famille chrétienne, il retarda, selon les maximes ou l’usage du siècle, la cérémonie de son initiation jusqu’au moment où une maladie, qui menaça ses jours sur la fin de la première année de son règne, lui fit sentir le danger du retard. Avant de rentrer en campagne contre les Goths, il reçut le sacrement du baptême[1] d’Acholius, évêque orthodoxe de Thessalonique[2] ; et en sortant des fonts sacrés tout brûlant encore du pieux sentiment de sa régénération, l’empereur dicta un édit qui publiait les règles de sa foi et fixait la religion de ses sujets. « C’est notre bon plaisir (tel est le style impérial) que tous les peuples gouvernés par notre clémence et notre modération, adhèrent strictement à la religion enseignée par saint Pierre aux Romains, fidèlement conservée par la tradition, et

  1. Pour le baptême de Théodose, voyez Sozomène (l. VII, c. 4), Socrate (l. V, c. 6), et Tillemont (Hist. des emper., t. V, p. 728).
  2. Saint Ambroise honora Ascolius ou Acholius de ses louanges et de son amitié ; il le nomme murus fidei atque sanctitatis (t. II, epist. 15, p. 820), et fait ensuite un grand éloge de la rapidité avec laquelle il courut à Constantinople, en Italie, etc. (epist. 16, p. 822). Cette rapidité ne convient ni à un mur ni à un évêque.