mandement de confiance. L’illustre déserteur des Goths surprit une armée de ses compatriotes plongés dans le sommeil à la suite de la débauche et de l’ivresse. Après en avoir massacré la plus grande partie, il revint au camp impérial[1], chargé d’immenses dépouilles, et suivi de quatre mille chariots enlevés aux Barbares. Dans les mains d’un politique habile des moyens différens s’appliquent avec succès à la même fin, et la délivrance de l’empire, commencée par la division des Goths, fut achevée par leur réunion. [Mort et obsèques d’Athanaric. A. D. 381, 25 janvier.]Athanaric, qui avait tranquillement contemplé de loin ces étranges événemens sans y prendre part, se trouva forcé, par le sort des armes, d’abandonner l’obscure retraite des bois de Caucaland. Il n’hésita plus à traverser le Danube ; et une grande partie des sujets de Fritigern, qui commençaient à sentir les inconvéniens de l’anarchie, reconnurent volontiers pour roi un juge de leur nation, dont ils respectaient la naissance, et dont ils avaient souvent éprouvé l’habileté ; mais l’âge avait refroidi l’audace d’Athanaric, et au lieu de conduire ses soldats aux combats et à la victoire, il écouta prudemment la proposition d’un traité honorable et avantageux. Théodose, qui connaissait le mérite et la puissance de son nouvel allié, ne dédaigna point d’aller au-devant de lui à plusieurs milles de Constantinople, et le traita dans la ville
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