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au trône les vertus de Trajan et les talens d’Adrien, fut aussi la patrie d’une autre famille d’Espagnols, qui, dans des temps moins heureux, posséda pendant près de quatre-vingts ans l’Empire romain, déjà près de sa décadence[1]. Le génie actif de Théodose, père de l’empereur, les fit sortir de l’obscurité des honneurs municipaux. Les exploits de ce général en Afrique et dans la Grande-Bretagne forment une des plus brillantes parties des annales de Valentinien. Le fils du général, portant le même nom, avait reçu, pendant sa jeunesse, une excellente éducation, sous la direction de maîtres habiles ; mais ce fut par les tendres soins et la sévère discipline de son père, qu’il s’instruisit dans l’art de la guerre[2]. Sous les étendards d’un semblable guide, le jeune Théodose chercha la gloire et l’expérience dans toutes les provinces où la guerre lui en donna l’occasion. Il endurcit sa constitution aux différentes saisons et aux différens climats, rendit sa valeur célèbre dans les combats de terre et de mer, et examina soigneu-

  1. Je suis de l’avis de Tillemont, qui (Hist. des emper., t. V, p. 726) regarde comme suspecte l’origine royale, qui fut un secret jusqu’au moment où Théodose monta sur le trône ; et, même après cet événement, le silence de Pacatus l’emporte sur le témoignage vénal de Themistius, Victor et Claudien, qui allient la famille de Théodose à celles de Trajan et d’Adrien.
  2. Pacatus compare, et par conséquent préfère les instructions que reçut la jeunesse de Théodose, à l’éducation militaire d’Alexandre, d’Annibal et du second Africain, qui avaient servi comme lui sous leurs pères (XII, 8).