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d’Hermanric ; et le tyran cruel s’était vengé sur son épouse innocente, en la faisant écarteler par des chevaux sauvages. Les frères de cette victime infortunée saisirent à leur tour le moment de la vengeance. Le vieux roi des Goths, dangereusement blessé d’un coup de poignard, languit encore quelque temps ; mais ses infirmités retardaient les opérations de la guerre, et les conseils de la nation étaient agités par la discorde et par la jalousie. Sa mort, qu’on a attribuée à son propre désespoir, laissa les rênes du gouvernement entre les mains de Withimer, qui, avec le secours suspect d’une troupe de Scythes mercenaires, soutint quelque temps une lutte inégale contre les Huns et les Alains. Il fut vaincu à la fin, et perdit la vie dans une bataille décisive. Les Ostrogoths se soumirent à leur sort ; et nous retrouverons bientôt les descendans de la race royale des Amali au nombre des sujets de l’orgueilleux Attila. Mais l’activité d’Alathæus et de Saphrax, deux guerriers d’une fidélité et d’une valeur éprouvées, sauva l’enfance du roi Witheric. Ils conduisirent, par des marches prudentes, les restes des Ostrogoths indépendans sur les bords du Danaste ou Niester, rivière considérable qui sépare aujourd’hui les états ottomans de l’empire de Russie. Le prudent Athanaric, plus occupé de la sûreté des siens que de la défense générale du royaume, avait placé le camp

    pas être fort éloignée du lieu que le géographe de Ravenne assigne (I, 12 ; IV, 46 ; V, 28, 30) aux Roxolans (A. D. 886).