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la Russie, et qui sont retournés depuis dans leur ancienne patrie, sur les frontières de la Chine. Le départ et le retour de ces Tartares errans, dont le camp réuni composait cinquante mille familles, explique les anciennes émigrations des Huns[1].

Les Huns subjuguent les Alains.

Il est impossible de remplir l’intervalle obscur du temps qui s’est écoulé depuis que les Huns disparurent des environs de la Chine, jusqu’au moment où ils se montrèrent sur les frontières des Romains. Quoi qu’il en soit, on peut raisonnablement croire qu’ils furent poussés jusque sur les confins de l’Europe par les mêmes adversaires qui les avaient chassés de leur pays natal. La puissance des Sienpi, leurs ennemis implacables, qui s’étendait à plus de trois mille milles d’orient en occident[2], doit les avoir insen-

    néalogiq. (p. 539), ont décrit les Calmoucks du Volga au commencement de notre siècle.

  1. Cette grande transmigration de trois cent mille Calmoucks ou Torgouts se fit en l’année 1771. Les missionnaires de Pékin ont traduit le récit original de Kienlong, l’empereur régnant de la Chine, qui fut destiné à servir d’inscription à une colonne. (Mém. sur la Chine, t. I, p. 401-418.) L’empereur affecte le doux et séduisant langage du Fils de Dieu et du père des peuples.
  2. Le Kang-Mou (t. III, p. 447) donne à leurs conquêtes une étendue de quatorze mille lis. Selon la présente évaluation, deux cents, ou plus rigoureusement cent quatre-vingt-treize lis sont égales à un degré de latitude, et un mille anglais contient par conséquent plus de terrain que trois milles chinois ; mais il y a de fortes raisons de croire que les anciennes lis faisaient à peine une moitié des mo-