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haute montagne, apprit à la postérité que les armées chinoises s’étaient victorieusement avancées à sept cents milles dans le pays des Barbares. [A. D. 93.]Les Sienpi[1], tribu des Tartares orientaux, vengèrent sur les Huns les injures que leurs ancêtres en avaient reçues, et la puissance des Tanjoux, après un règne de treize cents ans, fut entièrement détruite avant la fin du premier siècle de l’ère chrétienne[2].

Leurs émigrations. A. D. 100, etc.

Les Huns, vaincus et dispersés, éprouvèrent, selon leur caractère et leur situation, des fortunes diverses[3]. Plus de cent mille individus de cette nation, des plus pauvres à la vérité, et des moins courageux, restèrent dans leur pays natal, renoncèrent à leur nom, et se mêlèrent à la victorieuse nation des Sienpi. Cinquante-huit hordes, environ deux cent mille hommes, préférant une plus honorable servitude, se retirèrent au sud, et implorèrent la protection de l’empereur chinois, qui leur permit

    t. III, p. 392.) On a découvert des monumens semblables dans différens endroits de la Tartarie. (Hist. des Huns, t. II, p. 122.)

  1. M. de Guignes (t. I, p. 189) a inséré un article court sur les Sienpi.
  2. L’ère des Huns est placée par les Chinois 1210 ans avant Jésus-Christ ; mais la suite de leurs rois ne commence que dans l’année 230. (Hist. des Huns, t. II, p. 21-123.)
  3. Le Kang-Mou (t. III, p. 88, 91, 95, 139, etc.) raconte les différentes circonstances de la chute et de la fuite des Huns. On peut expliquer le petit nombre dont il compose chaque horde, par leurs pertes et par leurs divisions.