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Hérules, qui habitaient des terres marécageuses près le lac Méotis, étaient renommés par leur force et leur agilité, et les Barbares, dans toutes leurs guerres, sollicitaient avec ardeur le secours de leur infanterie légère très-estimée parmi leurs compatriotes. Mais la haute et infatigable persévérance des Goths triompha enfin de l’active valeur des Hérules, et après une action sanglante dans laquelle leur roi fut tué, les restes de cette tribu guerrière passèrent dans le camp d’Hermanric. Il tourna ensuite ses armes contre les Vénèdes, formidables par leur nombre, mais peu accoutumés à la guerre ; ils occupaient les vastes plaines de la Pologne moderne. Les Goths ne leur étaient pas inférieurs en nombre ; la discipline et l’habitude des combats leur donnèrent la victoire. Après avoir soumis les Vénèdes, Hermanric s’avança sans trouver de résistance jusqu’aux confins du pays des Estiens[1], peuple ancien, dont le nom s’est perpétué dans la province d’Estonie. Ces peuples éloignés, situés sur la côte de la mer Baltique, prospéraient par l’agriculture, s’enrichissaient par le commerce de l’ambre, et consacraient leur pays au culte particulier de la mère des dieux. Mais la rareté du

    nom. Cependant l’envoyé de France à Ratisbonne ou à Dresde doit avoir traversé le pays des Mediomatrici.

  1. On trouve le nom Æstri dans l’édition de Grotius (Jornandès, p. 642). Mais le bon sens et le manuscrit de la Bibliothèque ambroisienne y ont rétabli celui des Æstii, dont Tacite a peint les mœurs et la situation. (Germania, c. 45.)