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pourvut à la restitution des droits civils et religieux, dont on avait si injustement privé les chrétiens. On ordonna que sans discussion, sans délais et sans frais, ils seraient remis en pleine possession de leurs églises et des terres qui leur avaient été confisquées. Cette injonction rigoureuse fut adoucie par la promesse d’indemniser, du trésor impérial, ceux d’entre les acquéreurs qui auraient payé ces objets à leur valeur réelle. Les sages règlemens relatifs à la future tranquillité des fidèles, sont fondés sur les grands principes d’une tolérance égale pour tous ; et cette égalité devait être regardée, par une secte nouvelle, comme une distinction avantageuse et honorable. Les deux empereurs déclarent à l’univers, qu’ils accordent aux chrétiens et à tous autres la liberté de suivre et de professer la religion qu’ils préfèrent, que leur cœur leur dicte, ou qu’ils trouvent plus conforme à leur inclination. Ils expliquent soigneusement tous les mots susceptibles d’ambiguité, rejètent toute exception, et ordonnent aux gouverneurs des provinces de se conformer strictement au sens clair et simple de l’édit, par lequel ils prétendent établir et assurer, sans aucune restriction, les droits de la liberté religieuse. Ils daignent s’expliquer sur les deux puissans motifs de cette tolérance universelle, le désir bienfaisant de rendre le peuple heureux et tranquille, et le pieux espoir d’apaiser

    duction grecque de cet édit perpétuel, qui renvoie à des règlemens provisoires.