stant. Il croyait fermement avoir aperçu la figure menaçante du dieu de la guerre[1]. Les aruspices toscans qu’il rassembla[2] prononcèrent d’une voix unanime qu’il ne devait pas livrer de combat ; mais la raison et la nécessité l’emportèrent sur la superstition, et à la pointe du jour les trompettes sonnèrent la charge. L’armée s’avança à travers un pays coupé de collines dont les Persans s’étaient rendus maîtres. Julien conduisait l’avant-garde avec l’habileté et l’attention d’un général consommé : on vint l’avertir que l’ennemi tombait sur son arrière-garde. La chaleur l’ayant déterminé à quitter sa cuirasse, il arracha un bouclier des mains de l’un de ses soldats, et courut à la tête d’un renfort considérable pour soutenir ses derrières. La tête de l’armée, bientôt attaquée, le rappela à sa défense, et au moment où il traversait au galop les intervalles des colonnes, le centre de la gauche fut assailli et presque écrasé par l’impétuosité de la cavalerie et des éléphans.
- ↑ Ammien, XXV, 2. Julien avait juré dans un moment de colère, nunquam se Marti sacra facturum. Ces bizarres querelles étaient assez communes entre les dieux et leurs insolens adorateurs. Le sage Auguste lui-même, ayant vu sa flotte faire naufrage deux fois, ôta à Neptune les honneurs du culte public. Voyez les réflexions philosophiques de Hume sur ce sujet, Essays, vol. II, p. 418.
- ↑ Ils conservaient le monopole de la science vaine, mais lucrative, qu’on avait inventée en Étrurie ; ils faisaient profession de tirer leurs connaissances, les signes et les présages, des anciens livres de Tarquitius, l’un des sages de l’Étrurie.