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au tribunal supérieur, et il employa son éloquence, probablement avec succès, à défendre la capitale d’Agamemnon[1], qui avait donné à la Macédoine une race de héros et de conquérans[2].

Julien juge et orateur.

Julien exerçait ses talens dans les travaux de l’administration civile et militaire, qui se multipliaient en proportion de l’étendue de l’empire, et il faisait en outre les fonctions de juge[3] et d’orateur[4], à

    le traducteur latin, qui, en rendant ατελεια par tributum, et ιδιωται par populus, fait dire à l’auteur précisément le contraire de ce qu’il dit.

  1. Il régnait à Mycène, éloignée d’Argos d’environ cinquante stades ou six milles. Ces villes, alternativement célèbres, ont été confondues par les poètes grecs. (Strabon, l. VIII, p. 579, édit. Amster. 1707.)
  2. Marsham, Canon. Chron., p. 421. Cette généalogie, qui remontait jusqu’à Hercule, peut être suspecte ; cependant elle fut reconnue après des recherches exactes par les juges des jeux olympiques (Hérodote, l. V, c. 22), dans un temps où les rois de Macédoine ne jouissaient pas d’une grande considération chez les Grecs. Lorsque la ligue achéenne se déclara contre Philippe, on jugea décent de faire retirer les députés d’Argos. (Tite-Liv., XXXII, 22.)
  3. Son éloquence est célébrée par Libanius, qui distingue positivement en lui les différens orateurs que fait parler Homère. (Orat. Parental., c. 75, 76, p. 300, 301.) Socrate (l. III, c. 1) a faussement assuré que Julien était le seul prince qui eût harangué le sénat depuis Jules César. Tous les prédécesseurs de Néron et une partie de ses successeurs possédèrent le talent de parler en public ; et on pourrait prouver par plusieurs exemples, qu’ils l’exercèrent souvent dans le sénat.
  4. Ammien (XXII, 10) a établi avec impartialité les