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Sa marche des bords du Rhin en Illyrie.

Julien comptait moins sur le nombre de ses troupes que sur la célérité de ses mouvemens. Dans l’exécution d’une entreprise hasardeuse, ce prince n’oubliait aucune des précautions que la prudence pouvait lui suggérer ; et quand la prudence ne pouvait plus rien, il se fiait du reste à sa valeur et à sa fortune. Il assembla son armée et la divisa dans les environs de Bâle[1]. Nevitta, général de la cavalerie, conduisit un corps de dix mille hommes à travers le cœur des provinces de la Rhétie et de la Norique. Une autre division, sous les ordres de Jovien et de Jovin, suivit les chemins tortueux qui traversent les Alpes et les frontières septentrionales de l’Italie. Des instructions claires et précises enjoignaient à ces généraux de marcher avec diligence et en colonnes serrées, qui pussent toujours se changer en ordre de bataille selon les dispositions du terrain ; de se défendre des surprises nocturnes par des postes avancés et par des gardes vigilantes, de prévenir la résistance par une arrivée imprévue, d’éviter par de prompts départs qu’on eût le temps de les reconnaître, de répandre l’opinion de leurs forces et la ter-

    à la loi qu’il s’était publiquement imposée. Neque civilis quisquam Judex, nec militaris rector, alio quodam præter merita suffragante, ad potiorem veniat gradum. (Ammien, XX, 5.) L’absence ne diminua point son estime pour Salluste, et il honora le consulat en y nommant son ami. A. D. 363.

  1. Ammien (XXI, 8) prétend qu’Alexandre et d’autres généraux célèbres se conduisirent de même, d’après le même raisonnement.