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vraiment spécieuse de la quatrième églogue a contribué à la conversion de Constantin, Virgile mérite d’obtenir un rang distingué parmi les plus habiles missionnaires de l’Évangile[1].

Dévotion et priviléges de Constantin.

On cachait aux étrangers et même aux catéchumènes, les mystères imposans du culte et de la foi des chrétiens, avec un soin affecté qui excitait leur étonnement et leur curiosité[2]. Mais les règles de discipline sévère, introduites par la prudence des évêques, furent relâchées par la même prudence en faveur d’un prosélyte couronné qu’il était si important d’attirer par une indulgente condescendance dans le sein de l’Église ; Constantin jouissait, au moins par une permission tacite, d’un grand nombre des priviléges attachés au christianisme, avant d’avoir contracté aucune des obligations du chrétien. Au

    Drusus, à Marcellus, sont jugées incompatibles avec la chronologie, l’histoire, et le bon sens de Virgile.

  1. Voyez Lowth, De sacrâ poesi Hebræorum prælect., XXI, p. 289-293. Dans l’examen de la quatrième églogue, le respectable évêque de Londres a déployé une érudition, un goût, une candeur et un enthousiasme modéré, qui exalte son imagination sans aveugler son jugement.
  2. La distinction entre le culte public et secret du service divin, missa catechumenotum, et missa fidelium, et le voile mystérieux que la piété ou la politique avait jeté sur la dernière, se trouvent judicieusement expliqués par Thiers, Exposition du Saint-Sacrement, l. I, c. 8-12, p. 59-91. Mais comme, relativement à ce sujet, on peut raisonnablement se méfier des papistes, un lecteur protestant s’en rapportera plus volontiers au savant Bingham. (Antiquités, l. X, c. 5.)