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encore nécessaire que le dogme de la vie et de l’immortalité, qui avait été dicté par la nature, approuvé par la raison, et adopté par la superstition, reçût de l’autorité et de l’exemple de Jésus-Christ, la sanction de vérité divine.

Parmi les chrétiens.

Lorsque la promesse d’un bonheur éternel fut offerte aux hommes, sous la condition d’adopter la croyance et d’observer les préceptes de l’Évangile, il n’est pas étonnant qu’une proposition si avantageuse ait été acceptée par un grand nombre de personnes de toutes les religions, de tous les états, et de toutes les provinces de l’Empire romain. Les premiers chrétiens avaient pour leur existence présente un mépris, et ils attendaient l’immortalité avec une confiance dont la foi douteuse et imparfaite des siècles modernes ne saurait donner qu’une bien faible idée. Dans la primitive Église, l’influence de la vérité tirait une force prodigieuse d’une opinion respectable par son utilité et par son ancienneté, mais qui n’a pas été justifiée par le fait. [Fin prochaine du monde.] On croyait universellement que la fin du monde et le royaume des cieux étaient sur le point d’arriver. L’approche de ce merveilleux événement avait été prédit par les apôtres ; leurs plus anciens disciples en avaient conservé la tradition ; et ceux qui expliquaient littéralement les paroles de Jésus-Christ lui-même, étaient obligés de croire que le Fils de l’Homme allait bientôt paraître dans les nuages, et qu’il descendrait de nouveau sur la terre avec tout l’éclat de sa gloire, avant l’extinction totale de cette génération, qui avait été témoin