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sance et leur fidélité pour le fils. La cavalerie, les légions et les auxiliaires d’Italie renouvelèrent leur serment d’obéissance à Constance ; et l’usurpateur, alarmé par la désertion générale, fut forcé de se retirer dans les Gaules, au-delà des Alpes, avec le petit nombre de troupes qui lui restaient fidèles. Les détachemens qui reçurent ordre d’arrêter ou de poursuivre Magnence dans sa fuite, se conduisirent avec la négligence trop ordinaire dans le succès ; ils lui fournirent l’occasion de faire face à ceux qui le suivaient, et de satisfaire sa fureur, dans les plaines de Pavie, par le carnage d’une victoire inutile[1].

Dernière défaite et mort de Magnence. A. D. 353. 10 août.

L’orgueilleux Magnence, partout malheureux et partout abandonné, fut forcé de demander la paix et de la demander en vain. Il envoya d’abord un sénateur dont les talens avaient obtenu sa confiance, et ensuite plusieurs évêques. Leur caractère sacré, l’offre qu’il faisait de quitter la pourpre et de dévouer les restes de sa vie au service de l’empereur, lui faisaient espérer que ces prélats lui obtiendraient une réponse plus favorable. Mais quoique Constance reçût en grâce, à des conditions très-douces, tous ceux qui abandonnaient les drapeaux du rebelle[2],

  1. Zosime, l. II, p. 133 ; Victor, in Epitome. Les panégyristes de Constance oublient, avec leur bonne foi ordinaire, de faire mention de cette défaite.
  2. Zonare, t. II, l. XIII, p. 17. Julien s’étend, en plusieurs endroits des deux discours, sur la clémence de Constance envers des rebelles.