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quitta sa capitale, et se retira dans un palais qu’il bâtit sur les bords de l’Eleutherus, au milieu d’un bocage épais et solitaire, où ses journées oisives s’écoulaient dans l’exercice de la chasse, soit aux chiens, soit à l’oiseau. Pour s’assurer ce honteux loisir, il accepta les conditions de paix qu’il plut à Sapor de lui imposer ; et consentant à payer un tribut annuel, il lui restitua la riche province de l’Atropatène, que la valeur de Tiridate et les armes victorieuses de Galère avaient annexée à la monarchie arménienne[1].

Guerre de Perse. A. D. 337-360.

Pendant la longue durée du règne de Constance, les provinces de l’Orient eurent beaucoup à souffrir de la guerre contre les Persans. Les incursions des troupes légères semaient le ravage et la terreur au-delà du Tigre et de l’Euphrate, des portes de Ctésiphon à celles d’Antioche. Les Arabes du désert étaient chargés de ce service actif. Divisés d’intérêts et d’affections, quelques-uns de leurs chefs indépendans tenaient pour le parti de Sapor, et d’autres avaient engagé à l’empereur leur douteuse fidélité[2]. Des

  1. Julien, orat. 1, p. 20, 21. Moïse de Chorène, l. II, c. 89 ; l. III, c. 1-9, p. 226-240. L’accord parfait qu’on remarque entre les mots vagues de l’orateur contemporain, et le récit détaillé de l’historien national, jette du jour sur les passages de l’orateur, et ajoute du poids aux détails de l’historien. Il faut observer, à l’avantage de Moïse, qu’on trouve le nom d’Antiochus, peu d’années auparavant, dans la liste de ceux qui exerçaient un emploi civil d’un rang inférieur. Voyez Godefroy, cod. Théodos., t. VI, p. 350.
  2. Ammien (XIV, 4) fait une description animée de la