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l’habillement, les mœurs, les armes et les incursions des Gètes et des Sarmates, qui avaient fait ensemble une alliance de brigandage et de destruction. L’histoire nous donne lieu de penser que ces Sarmates étaient les descendans des Jazyges, la tribu la plus nombreuse et la plus guerrière de cette nation. L’attrait de l’abondance leur fit chercher un établissement fixe sur les frontières de l’empire. Peu de temps après le règne d’Auguste, les Daces, qui vivaient de leur pêche sur les bords de la Theiss ou Tibiscus, furent forcés de se retirer sur les hauteurs, et d’abandonner aux Sarmates victorieux les plaines fertiles de la Haute-Hongrie, bornée par le Danube et la chaîne demi-circulaire des montagnes Carpathiennes[1]. Dans cette position avantageuse, ils guettaient ou suspendaient le moment de leurs attaques selon qu’ils étaient ou irrités par quelque injure, ou apaisés par les présens. Ils acquirent peu à

    un tableau du cœur de l’homme dans des circonstances peu communes, et elles contiennent des observations curieuses, qu’Ovide, le seul de tous les Romains, avait eu occasion de faire. Tout ce qui peut jeter du jour sur l’histoire des Barbares a été recueilli par le comte du Buat, dont les recherches ont beaucoup d’exactitude. Histoire ancienne des peuples de l’Europe, t. IV, c. 26, p. 186-317.

  1. Les Sarmates Jazyges étaient établis sur les bords du Pathissus ou Tibiscus, lorsque Pline (l’an 79) publia son histoire naturelle (voyez le livre IV, c. 25). Il paraît qu’au temps de Strabon et d’Ovide, soixante ou soixante-dix années auparavant, ils habitaient au-delà du pays des Gètes, le long de la côte de l’Euxin.