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diocèses[1] de Nevers et d’Autun, dont la population s’élève à plus de cinq cent mille habitans ; et en y joignant le territoire[2] de Châlons et de Mâcon, qui alors y était probablement compris, on

  1. L’ancienne juridiction d’Autun (Augustodunum) en Bourgogne, la capitale des Æduens, comprenait le territoire adjacent de Nevers (Noviodunum). (Voyez d’Anville, Notice de l’ancienne Gaule, p. 491.) Le diocèse d’Autun est aujourd’hui composé de six cent dix, et celui de Nevers de cent soixante paroisses. Le relevé des registres de onze années sur quatre cent soixante-seize paroisses de la même province de Bourgogne, calculé d’après la proportion modérée de un à vingt-cinq (voyez Messance, Recherches sur la population, p. 142), nous autorise à donner un nombre moyen de six cent cinquante-six personnes à chaque paroisse ; et si on multiplie ce nombre par sept cent soixante-dix, nombre des paroisses des diocèses de Nevers et d’Autun, on trouvera cinq cent cinq mille cent vingt habitans sur l’étendue de pays qu’habitaient autrefois les Æduens.
  2. La population des diocèses de Châlons (Cabillonum) et de Mâcon (Matisco) doit être de trois cent un mille sept cent cinquante habitans, puisque l’un a deux cents et l’autre deux cent soixante paroisses. Des raisons très-spécieuses autorisent cette addition : 1o. Châlons et Mâcon se trouvaient incontestablement dans la juridiction primitive des Æduens. (Voyez d’Anville, Notice, p. 187-443) ; 2o. la Notitia de la Gaule les indique, non pas comme civitates, mais simplement comme castra ; 3o. ils ne devinrent le siége de deux évêques qu’au cinquième et au sixième siècle. Cependant un passage d’Eumène (Panegyr., vet., VIII, 7) me détourne, par d’autres raisons très-fortes, d’étendre le district des Æduens, sous le règne de Constantin, le long des belles rives de la rivière navigable de Saône.