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Toutes les terres de l’état, sans en excepter le patrimoine de l’empereur, étaient assujetties à la taxe ordinaire, et chaque nouveau propriétaire était tenu des dettes de l’ancien. Un cens ou cadastre exact était[1] le seul moyen équitable de fixer ce que chaque citoyen devait pour sa contribution au service public ; et, d’après la période bien connue des indictions, il paraît que cette opération difficile et dispendieuse se répétait régulièrement tous les quinze ans. Des inspecteurs envoyés dans les provinces arpentaient toutes les terres. On désignait dans les registres l’espèce de la culture, comme terres labourables, pâturages, vignes ou bois, et l’on en estimait la valeur moyenne d’après le revenu de cinq ans. Le nombre des esclaves et des troupeaux faisait une partie essentielle du rapport. Les propriétaires étaient contraints de déclarer tout ce qu’ils possédaient, et d’affirmer par serment la vérité de leur déclaration ; on faisait les recherches les plus minutieuses contre toute tentative qui aurait eu pour but d’éluder l’intention du législateur, et la moindre prévarication était punie comme un crime capital,

    étendu de tous ceux du code Théodosien. Il ne contient pas moins de cent quatre-vingt-douze lois, qui ont pour but de déterminer les devoirs et les priviléges de cette classe utile de citoyens.

  1. Habemus enim et hominum numerum, qui delati sunt, et agrûm modum.(Eumenius, in Panegyr. vet., VIII, 6.) Voyez cod. Théodos., l. XIII, tit. 10 et 11, avec le Commentaire de Godefroy.