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Les proconsuls, vice-préfets.

Ceux qui dans la hiérarchie impériale étaient distingués par le titre de respectables, formèrent une classe intermédiaire entre les illustres préfets, et les honorables magistrats des provinces. Les proconsuls de l’Asie, de l’Achaïe et de l’Afrique, réclamèrent la préséance dans cette classe : on l’accorda au souvenir de leur ancienne dignité ; et l’appel de leurs tribunaux à ceux des préfets fut presque la seule marque qui restât de leur infériorité[1]. Le gouvernement civil de l’empire fut distribué en treize grands diocèses, qui contenaient chacun l’étendue d’un grand royaume. Le premier de ces diocèses était régi par le comte de l’Orient ; et nous pouvons donner une idée de l’importance et du nombre de ses fonctions, en observant qu’il avait sous ses ordres six cents appariteurs, qui composaient ce que l’on appelle aujourd’hui secrétaires, clercs, huissiers ou messagers[2]. La place de préfet augustal de l’Égypte ne fut plus occupée par un chevalier romain ; mais on conserva son emploi, et l’on conti-

    le quatorzième livre du code Théodosien plusieurs détails curieux sur la police de Rome et de Constantinople.

  1. Eunapius assure que le proconsul d’Asie était indépendant du préfet ; ce qu’il ne faut adopter toutefois qu’avec quelque modification. Il est sûr qu’il n’était point soumis à la juridiction du vice-préfet. Pancirole, p. 61.
  2. Le proconsul d’Afrique avait quatre cents appariteurs, et, soit du trésor, soit de la province, ils recevaient tous de forts salaires. Voy. Pancirol., p. 26 ; et le code Justin., l. XII, tit. 56, 57.