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reur écrivait aux deux consuls après leur élection, il leur déclarait qu’ils n’avaient été nommés que par sa seule autorité[1]. Il faisait graver leur nom et leur portrait sur des tablettes d’ivoire doré qu’il envoyait dans toutes les provinces[2], et dont il faisait des présens aux villes, aux magistrats, au sénat et au peuple. Leur inauguration se faisait dans le palais impérial ; et pendant l’espace de cent vingt années, Rome fut constamment privée de la présence de ses anciens magistrats[3]. Le matin du 1er de janvier, les consuls prenaient les marques de leur dignité.

  1. Cum de consulibus in annum creandis solus mecum volutarem… te consulem et designavi et declaravi, et priorem nuncupavi. Ce sont quelques-unes des expressions de l’empereur Gratien dans sa lettre au poète Ausone, qui avait été son précepteur.
  2. Immanesque… dentes
    Qui secti ferro in tabulas auroque micantes
    Inscripti rutilum, celato consule nomen,
    Per proceres et vulgus eant.

        Claud., in II cons. Stilichon, 456.

    Montfaucon a donné la figure de plusieurs de ces tablettes ou dyptiques. Voyez le Supplément à l’Antiquité expliquée, t. III, p. 220.

  3. Consule lætatur post plurima sæcula viso
    Pallanteus apex : agnoscunt rostra curules
    Auditas quondam proavis : desuetaque cingit
    Regius auratis fora fascibus ulpia lictor.

        Claud., in VI cons. Honorii, 643.

    Du règne de Carus au sixième consulat d’Honorius, il y eut un intervalle de cent vingt ans, durant lequel les empereurs se trouvèrent toujours absens de Rome le premier de janvier. Voyez la Chron. de Tillemont, tom. III, IV et v.