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plus étroite du canal se trouve au nord des anciens forts ottomans, entre les villes de Cestos et d’Abydos : ce fut là que l’aventureux Léandre brava le danger, et passa la mer à la nage, pour posséder sa maîtresse[1]. Ce fut dans ce même endroit où les bancs des deux rives sont au plus à cinq cents pas l’un de l’autre[2], que Xerxès plaça ce merveilleux pont de bateaux, pour faire passer en Europe un million sept cent mille Barbares[3]. Une mer res-

  1. La distance oblique qui se trouve entre Cestos et Abydos, était de trente stades. M. Mahudel a fait voir l’invraisemblance du conte de Héro et Léandre ; mais M. de la Nauze le défend d’après les poètes et les médailles. Voyez l’Académie des inscriptions, tom. VII, Histoire, p. 74 ; Mémoire, p. 240.
  2. Gibbon ne met pas entre les deux rives les plus rapprochées de l’Hellespont, plus de distance qu’entre celles du Bosphore ; cependant, tous les anciens parlent de ce dernier détroit comme étant toujours plus large que l’autre : ils s’accordent à lui donner sept stades dans sa moindre largeur (Hérodote, in Melpom., c. 85 ; Polymn., c. 84 ; Strab., p. 591 ; Pline, l. IV, c. 12.), ce qui fait 875 pas. Il est singulier que Gibbon, qui dans la note quinze de ce chapitre, reproche à d’Anville d’aimer à supposer des mesures nouvelles et imaginaires, ait adopté ici même la mesure particulière que d’Anville donne du stade. Ce grand géographe croyait que les anciens avaient un stade de cinquante et une toises, et c’est celui qu’il applique aux dimensions de Babylone. Or, sept de ces stades équivalent à peu près à cinq cents pas : 7 stades = 2142 pieds ; 500 pas = 2315 pieds 5 pouces. (Voyez la Géogr. d’Hérodote, par Rennell, p. 121.) (Note de l’Éditeur.)
  3. Voyez le septième livre d’Hérodote, où cet écrivain