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de Léda[1]. Le détroit du Bosphore est terminé par les roches Cyanées, qui, selon les poètes, flottaient autrefois sur les eaux, et avaient été destinées par les dieux à défendre l’entrée de l’Euxin contre la curiosité des profanes[2]. Depuis les roches Cyanées jusqu’à la pointe et au port de Byzance, la longueur sinueuse du Bosphore se prolonge l’espace d’environ

    gers qui passeraient dans ses états. Nicéphore Calliste (Hist. eccl., l. VII, c. 50) rapporte une ancienne tradition qui n’est point à dédaigner. Les Argonautes ayant abordé au pays des Bébryces, se mirent à le ravager ; mais Amycus leur fondit dessus avec ses sujets, et les mit en fuite. Ils se réfugièrent dans une forêt très-épaisse, d’où ils n’osaient plus sortir, lorsqu’une des puissances célestes, sous la forme d’un homme, avec des ailes d’aigle, leur apparut et leur promit la victoire. Ils marchèrent alors contre Amycus, défirent ses troupes, et le tuèrent lui-même. Ils bâtirent dans cet endroit, en mémoire de cet événement, un temple qu’ils nommèrent Sosthenium, parce qu’ils y avaient recouvré leur valeur, et y érigèrent une statue pareille à la divinité qui leur avait apparu. Constantin en fit par la suite l’église de l’archange Michel. » (Notes de M. Clavier sur Apollod., not. 88, p. 175.) (Note de l’Éditeur.)

  1. Amycus résidait en Asie ; entre les vieux châteaux et les châteaux neufs, dans un lieu appelé Laurus insana. Phinée habitait en Europe, près du village de Mauromole et de la mer Noire. Voyez Gyllius, De Bosph., l. II, c. 23 ; Tournefort, lettre xv.
  2. Cette erreur avait été occasionnée par plusieurs rochers terminés en pointe, alternativement couverts et abandonnés par les vagues. On y voit aujourd’hui deux petites îles : il y en a une près de chacune des côtes. Celle d’Europe est remarquable par la colonne de Pompée.