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tiens qui avaient été détenus dans les prisons ou condamnés aux mines. Les confesseurs retournèrent dans leur patrie, chantant des cantiques de victoire ; et ceux qui avaient cédé à la violence de la tempête, sollicitèrent avec des larmes de pénitence, la permission de rentrer dans le sein de l’Église[1].

Maximin se prépare à renouveler la persécution.

Mais ce calme trompeur fut de courte durée ; il n’était pas possible que les chrétiens d’Orient prissent aucune confiance dans le caractère de leur souverain. La cruauté et la superstition dominaient dans l’âme de Maximin : la première de ces deux passions lui suggéra des moyens de persécution ; l’autre lui en désigna les objets. L’empereur, livré aux cérémonies du paganisme et à l’étude de la magie, ajoutait la plus grande foi aux oracles. Les prophètes ou philosophes, qu’il respectait comme les favoris du ciel, étaient souvent élevés au gouvernement des provinces, et admis dans ses plus secrets conseils. Ils lui persuadèrent aisément que les chrétiens avaient été redevables de leur victoire à la régularité de leur discipline, et que la faiblesse du polythéisme venait principalement d’un manque d’union et de subordination parmi les ministres des dieux : on institua donc un nouveau système de gouvernement religieux, qui fut manifestement copié sur l’administration de l’Église. Dans toutes les grandes villes de l’empire, les temples furent réparés et embellis par ordre de Maximin, les prêtres chargés du culte des différentes

  1. Eusèbe, l. IX, c. 1. Il rapporte la lettre du préfet.