Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 3.djvu/280

Cette page a été validée par deux contributeurs.

le langage des édits et des manifestes qu’il faut chercher le caractère réel ou les motifs secrets des princes. Mais comme ce sont ici les expressions d’un empereur mourant, sa situation pourrait être admise comme un garant de sa sincérité.

Paix de l’Église.

Lorsqu’il signa cet édit de tolérance, il était bien persuadé que Licinius remplirait avec empressement les désirs d’un ami et d’un bienfaiteur, et que toute mesure prise en faveur du christianisme obtiendrait l’approbation de Constantin. Mais Galère n’avait point voulu insérer dans le préambule le nom de Maximin, dont le consentement était de la plus grande importance, et qui succéda, peu de jours après, au commandement des provinces de l’Asie. Dans les six premiers mois de son nouveau règne, Maximin affecta cependant d’adopter les prudentes intentions de son prédécesseur ; et quoiqu’il ne daignât point assurer, par un édit public, la tranquillité de l’Église, Sabinus, son préfet du prétoire, adressa aux gouverneurs et aux magistrats des provinces une lettre circulaire, où, s’étendant sur la clémence impériale, et reconnaissant l’opiniâtreté invincible des chrétiens, il enjoignait aux officiers de la justice de cesser les poursuites inutiles, et de fermer les yeux sur les assemblées secrètes de ces enthousiastes. En vertu de ces ordres, on mit en liberté un grand nombre de chré-

    avoir remarqué combien il contredit ouvertement tout ce qu’ils viennent d’avancer avec tant d’assurance touchant les remords et le repentir de Galère.