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provinces de la Thrace et de l’Asie, qui reconnaissaient son autorité immédiate, mais encore dans celles de la Syrie, de la Palestine et de l’Égypte, où Maximin satisfaisait sa propre inclination, en obéissant rigoureusement aux ordres violens de son bienfaiteur[1]. Les traverses que Galère essuya souvent dans l’exécution de ses projets ambitieux, l’expérience de six années de persécution, et les réflexions salutaires qu’une maladie lente et douloureuse fit naître dans son esprit, le convainquirent à la fin que les plus violens efforts du despotisme ne suffisent pas pour extirper tout un peuple, ou pour subjuguer ses préjugés religieux. [Galère publie un édit de tolérance.]Comme il désirait de réparer les maux qu’il avait causés, on publia, par ses ordres, au nom de Galère, de Licinius et de Constantin, un édit, qui, après une énumération pompeuse des titres impériaux, était conçu en ces termes :

« Parmi les soins importans dont nous nous sommes occupés pour l’utilité et pour la conservation de l’état, nous nous étions proposés de rétablir l’ordre et de corriger tous les abus contraires aux anciennes lois et à la discipline publique des Romains. Nous avions principalement intention de ramener dans les voies de la raison et de la nature, les chrétiens aveu-

  1. Le huitième livre d’Eusèbe, aussi-bien que le supplément concernant les martyrs de la Palestine, traitent principalement de la persécution de Galère et de Maximin. Les plaintes générales par lesquelles Lactance commence le cinquième livre de ses Institutions divines font allusion à la cruauté de ces princes.