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petit nombre de martyrs[1]. L’élévation de Constance à la dignité suprême et indépendante d’Auguste, donna un libre champ à l’exercice de ses vertus ; et la brièveté de son règne ne l’empêcha pas d’établir un système de tolérance dont il laissa le précepte et l’exemple à Constantin son heureux fils, qui, à peine monté sur le trône, se déclara le protecteur de l’Église, et a mérité enfin d’être appelé le premier empereur qui ait professé publiquement et qui ait établi la religion chrétienne. Les motifs de sa conversion, qui peuvent être diversement attribués à la dévotion, à la vertu, à la politique, ou aux remords, et les progrès de la révolution qui, sous l’influence puissante de ce prince et de ses fils, ont rendu le christianisme la religion dominante de l’Empire romain, formeront dans la suite de cette histoire un chapitre très-intéressant et de la plus grande importance. Il nous suffit maintenant d’ob-

  1. Datien est cité dans les inscriptions de Gruter, pour avoir déterminé les limites respectives des territoires de Pax Julia et d’Ebora, villes situées, toutes les deux, dans la partie méridionale de la Lusitanie. Si l’on fait réflexion que ces deux places sont dans le voisinage du cap Saint-Vincent, on sera porté à croire que le célèbre diacre et martyr de ce nom, n’était point de Saragosse ni de Valence, comme l’ont prétendu Prudence et quelques autres. (Voy. l’histoire pompeuse de ses souffrances dans les Mém. de Tillemont, t. V, part. 2, p. 58, 85.) Quelques critiques pensent que le département de Constance, comme César, ne renfermait pas l’Espagne, et que cette province demeura sous la juridiction immédiate de Maximien.