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fut allumé par la méchanceté de Galère lui-même[1].

Exécution du dernier édit.

L’édit contre les chrétiens devait avoir force de loi dans tout l’empire. Dioclétien et Galère, quoiqu’ils n’eussent pas besoin du consentement des princes d’Occident, étaient persuadés qu’ils l’approuveraient. Il nous semblerait donc, selon nos idées d’administration, que les gouverneurs de toutes les provinces auraient dû recevoir des instructions secrètes pour publier le même jour cette déclaration de guerre dans leurs départemens respectifs. On imaginerait du moins que les grands chemins et les postes établies sur toutes les routes, auraient donné aux empereurs la facilité de transmettre leurs ordres avec la plus grande diligence, depuis le palais de Nicomédie jusqu’aux extrémités du monde romain. N’est-il pas étonnant que cinquante jours se soient passés avant que l’édit eût été publié en Syrie, et qu’il n’ait été signifié qu’environ quatre mois après aux villes de l’Afrique[2] ? Ce délai venait peut-être du caractère réservé de Dioclétien, qui, souscrivant

  1. Comme l’histoire de ces temps ne nous offre aucun exemple des tentatives faites par les chrétiens contre leurs persécuteurs, nous n’avons aucune raison, seulement probable, de leur attribuer l’incendie du palais, et l’autorité de Constantin et de Lactance reste pour l’expliquer ; M. de Tillemont a montré comment on pouvait les concilier. (Hist. des Empereurs, Vie de Dioclétien, § 19.) (Note de l’Éditeur.)
  2. Tillemont, Mém. ecclésiast., tom. V, part. I, p. 43.