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adoptions les traditions d’une antiquité trop crédule, nous pourrions rapporter les longs voyages, les faits merveilleux, et les différens genres de mort des douze apôtres ; mais des recherches plus exactes nous portent à douter qu’il ait jamais été possible à aucun de ceux qui avaient vu les miracles de Jésus-Christ, d’aller hors de la Palestine, sceller de leur sang[1] la vérité de leur témoignage[2]. Si l’on considère le terme ordinaire de la vie humaine, on présumera naturellement que la plupart n’existaient plus lors de la guerre furieuse allumée par le mécontentement des Juifs, et qui ne fut terminée que

    quième chapitre des Actes des apôtres, la conduite de Gallion, proconsul d’Achaïe, et celle de Festus, procurateur de la Judée.

  1. Cette assertion me paraît trop positive, d’autant que Gibbon ne l’appuie sur aucune preuve, quoique l’opinion contraire en ait de très-fortes en sa faveur. Les voyages de saint Paul en Pamphylie, en Pisidie, en Macédoine, à Rome, sa mort, les voyages de saint Pierre, etc., ont été examinés avec beaucoup de soin par le docteur Benson, dans son ouvrage intitulé : An History of the first planting of Christianity, part. II ; voyez aussi Lardner, Credibility of the gospel history, part. I, c. 8. (Note de l’Éditeur.)
  2. Du temps de Tertullien et de saint Clément d’Alexandrie, la gloire du martyre était accordée seulement à saint Pierre, à saint Paul et à saint Jacques. Dans la suite, les Grecs l’accordèrent insensiblement au reste des apôtres ; et l’on choisit prudemment pour le théâtre de leurs prédications et de leurs souffrances, quelque contrée éloignée, située au-delà des limites de l’Empire romain. Voyez Mosheim, p. 81 ; et Tillemont, Mém. ecclésiast., t. I, part. 3.