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les besoins du moment, et d’une protection pour l’avenir, attirait dans son sein charitable une foule de malheureux que la négligence des hommes aurait laissés en proie aux horreurs de la pauvreté, des maladies et de la vieillesse. On peut croire aussi que la plupart des enfans exposés au moment de leur naissance, selon la pratique inhumaine de ces temps, furent souvent sauvés, baptisés, élevés et entretenus par la piété des chrétiens et aux dépens du trésor public[1].

Excommunication.

II. Toute société a le droit incontestable d’exclure de sa communion et de ne plus admettre à la participation de ses avantages, ceux de ses membres qui rejettent ou qui violent les règlemens établis d’un consentement général. En exerçant ce pouvoir, l’Église chrétienne dirigea principalement ses censures contre les pécheurs scandaleux, et surtout contre les personnes coupables de meurtre, de fraude et d’incontinence ; contre les auteurs ou les sectateurs de quelque opinion hérétique condamnée par le jugement de l’ordre épiscopal, et contre ces infortunés, qui, de leur propre mouvement, ou qui,

    mortifié de ce que la charité des fidèles maintient non-seulement les pauvres de leur religion, mais encore ceux des païens.

  1. Telle a été, du moins dans de pareilles circonstances, la louable conduite des missionnaires modernes. On expose tous les ans dans les rues de Pékin plus de trois mille enfans nouveau-nés. Voyez Le Comte, Mémoires sur la Chine, et les Recherches sur les Chinois et les Égyptiens, t. I, p. 61.