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marquaient légèrement quelques frontières souvent effacées par les conquêtes et par les alliances des différentes tribus de ces deux nations. Le septen-

    long-temps avant César, et s’étaient emparés d’une grande partie de la Gaule, entre autres de la Belgique ; César et Pline les appellent aussi Belges. Les habitans de la presqu’île du Jutland s’appelaient aussi Cimbres. Pline fait aussi mention de Cimbres qui se trouvaient sur la rive droite du Rhin ; il paraît vraisemblable, d’après cela, que tous les habitans de la Germanie occidentale étaient des Cimbres. Les restes des Cimbres se retrouvent dans le pays de Galles et dans la Basse-Bretagne, où leur nom s’est conservé dans celui de Cymri, C’est à la race des Cimbres allemands, c’est-à-dire habitans de la rive droite du Rhin, qu’appartenaient plusieurs des tribus dont les noms se retrouvent dans les auteurs anciens, telles que les Gutthones, ceux du Jutland ; Usipeti, dans la Westphalie ; Sigambri, dans le duché de Berg, etc. (Adelungs ælteste geschichte der Deutschen, p. 239 et suiv.)
    3o. À l’orient des tribus cimbriques se trouvait la nation des Suèves, que les Romains ont connue très-anciennement, puisque L. Corn. Sisenna, qui vivait cent vingt-trois ans avant Jésus-Christ, en fait déjà mention. (Nonius v. Lancea.) Elle s’étendait jusqu’aux bords de la Vistule, et depuis la forêt Hercynienne jusqu’à la mer Baltique. À l’Orient, elle fut constamment pressée par les Slaves, qui la forcèrent à se jeter sur les Cimbres, dont une partie passa le Rhin et envahit le nord de la Gaule : de là vint la haine qui régnait entre les deux nations. Les écrivains grecs et romains comprennent ordinairement, sous le titre de Suèves, toutes les tribus qui habitaient dans l’espace que nous venons de déterminer ; mais ils donnent parfois ce nom à des tribus particulières à qui ils n’en connaissaient