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mer les préparatifs de Constantin, ne pouvaient en aucune façon être comparés à ceux de Licinius. Les villes maritimes de la Grèce avaient envoyé chacune au célèbre port du Pirée les hommes et les bâtimens qu’elles pouvaient fournir ; et toutes ces forces réunies ne formaient que deux cents petits vaisseaux : armement très-faible, si on le compare à ces flottes formidables équipées et entretenues par la république d’Athènes durant la guerre du Péloponnèse[1]. Depuis que l’Italie avait cessé d’être le siége du gouvernement, les établissemens maritimes formés dans les ports de Misène et de Ravenne avaient été insensiblement négligés ; et comme la marine de l’Empire était soutenue par le commerce plutôt que par la guerre, il devait naturellement se trouver un bien plus grand nombre de matelots et de bâtimens dans les provinces industrieuses de l’Égypte et de l’Asie. On est seulement étonné que l’empereur d’Orient, dont les forces navales étaient si considérables, ait

    au bien-être de ses compagnons vétérans (conveterani), comme il commençait alors à les appeler. Voyez le Code Théodosien, l. VII, titre 20, tom. II, p. 419, 429.

  1. Dans le temps que les Athéniens possédaient l’empire de la mer, leur flotte consistait en trois cents galères à trois rangs de rames, et dans la suite en quatre cents, toutes complètement armées et en état de servir sur-le-champ. L’arsenal du Pirée avait coûté à la république mille talens, environ deux cent seize mille livres sterl. Voyez Thucydide, De bello Pelopon., l. II, c. 13, et Meursius, De fortunâ Atticâ, c. 19.