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nople, tandis que ses vaisseaux couvraient l’Hellespont. Son armée consistait en cent cinquante mille fantassins et quinze mille cavaliers. Comme cette cavalerie avait été principalement tirée de la Phrygie et de la Cappadoce, on peut se former une idée plus favorable de la beauté des chevaux que du courage et de l’habileté de ceux qui les montaient. Trois cent cinquante galères à trois rangs de rames composaient la flotte. L’Égypte et la côte adjacente de l’Afrique en avaient fourni cent trente. Cent dix de ces bâtimens venaient des ports de la Phénicie et de l’île de Chypre. Enfin, les contrées maritimes de la Bithynie, de l’Ionie et de la Carie avaient été forcées de donner les cent dix autres. Constantin assigna le rendez-vous de ses troupes à Thessalonique. Elles se montaient à plus de cent vingt mille hommes, tant infanterie que cavalerie[1]. Leur chef contemplait avec plaisir leur air martial ; et son armée, quoique inférieure en nombre à celle de son rival, renfermait plus de soldats. Les légions de Constantin avaient été levées dans les provinces belliqueuses de l’Europe ; leur discipline avait été éprouvée ; leurs anciennes victoires enflaient leurs espérances, et elles avaient dans leur sein une foule de vétérans qui, après dix-sept campagnes glorieuses sous le même général, se préparaient à mériter une retraite honorable par un dernier effort de courage[2]. Mais sur

  1. Zosime, l. II, p. 94, 95.
  2. Constantin avait beaucoup d’égards aux priviléges et